Prise en charge des patients BPCO : l’éducation thérapeutique du patient (ETP) ambulatoire des centres d’examens de santé auprès des populations vulnérables - 09/01/24
Résumé |
Introduction |
Les centres d’examens de santé (CES) de l’Assurance Maladie sont acteurs de la prévention et du dépistage de la BPCO à travers l’examen de prévention en santé (EPS). Ils proposent aux assurés avec pathologie chronique des programmes d’éducation thérapeutique du patient (ETP). Un programme ETP-BPCO « Préserver mon souffle », aujourd’hui en phase de routine dans 8 CES, a permis, en phase d’expérimentation, d’évaluer l’adhésion et les bénéfices de cette offre auprès d’un public en vulnérabilité sociale.
Méthodes |
Le programme multicentrique (16 CES), déployé depuis 2011 avec appui d’un conseil scientifique, était proposé aux bénéficiaires d’un EPS, âgés de 40 ans et plus, avec une BPCO connue ou nouvellement dépistée (réalisation d’une spirométrie au CES puis confirmation du diagnostic par un pneumologue). Plus de 60 % du public cible était en situation de vulnérabilité sociale (score EPICES>30). Le programme consistait en un 1er bilan éducatif partagé, 4 ateliers collectifs (dont un atelier Tabac), un bilan d’ateliers et une visite de suivi à 6 mois, avec collecte des données réalisée via un système d’information; la qualité de vie était évaluée par le score VQ-11 (Ninot et al.) à deux reprises (entrée et suivi).
Résultats |
De 2011 à 2022, 2038 patients ont bénéficié du programme ETP-BPCO. L’expérimentation (mai 2011–octobre 2014, n=940 inclus) a montré une population cible de patients inclus nouvellement dépistés pour près de la moitié (n=464), plus fréquemment des hommes (68,3 %), d’âge moyen 58,7 ans et fumeurs ou anciens fumeurs (95,4 % avec un nombre moyen de 33,6 paquets-années). À l’entrée dans le programme, 55 % des patients avaient une mauvaise qualité de vie liée à la santé (score VQ-11>=22) et 61,1 % une mauvaise appréciation de leur santé (note de santé perçue <7/10). Une bonne adhésion au programme a été observée: 72,6 % ont participé à 2 ateliers ou plus (52,7 % à l’atelier Tabac), 86,7 % au bilan d’ateliers et 65,2 % revus au suivi à 6 mois. Une diminution statistiquement significative de la moyenne du score VQ-11 était observée au suivi à 6 mois, avec une baisse de 3,1 points (p<0,001, test t échantillons appariés).
Conclusion |
Les CES contribuent ainsi à la prise en charge des patients BPCO, avec leur spécificité d’un public en vulnérabilité sociale et de santé. Les CES participent d’une part, grâce à leur action de dépistage de la BPCO et d’autre part avec la bonne adhésion au programme, auprès d’un public cible de patients inclus récemment dépistés, exposé au tabagisme et pour lesquels une amélioration de qualité de vie suite au programme a été observée. Cependant, la crise sanitaire ayant affecté l’activité des CES (notamment par une diminution de la file active), le programme ETP-BPCO peine à recruter des patients malgré une prévalence de la pathologie en augmentation. Une coordination des professionnels des CES des villes concernées avec les pneumologues locaux-régionaux est le prochain enjeu pour permettre aux patients BPCO d’accéder à cette offre complémentaire et ainsi améliorer leur prise en charge dans le parcours de soins.
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Vol 16 - N° 1
P. 26 - janvier 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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